La marginalité semi-involontaire
A) Une dimension historique
L'homosexualité est un exemple de marginalité semi-involontaire. En effet les individus choisissent d'être homosexuels mais la société ne leur permet pas d'être considérés comme des personnes sans signe distinctif concernant leur orientation sexuelle.
Sociétés pré-chrétiennes :
A cette époque l’homosexualité est réservée aux hommes.

Dans l’Antiquité, les hommes prenaient sous leur protection de jeunes garçons et leur transmettaient un savoir contre des rapports sexuels.
Les jeunes hommes devaient également être initiés par leur beau père pendant 2 ans et l’initiation se termine par un rapport sexuel entre le beau père et le jeune homme.
Un mépris existe malgré tout envers la personne passive.
De 300 après JC à la Renaissance:
A cette époque l’homosexualité est un crime contre la dignité humaine puis contre la nature. Des lois contre les homosexuels sont mises en place et ils sont envoyés au bûcher. Au Moyen Âge les homosexuels sont appelés sodomites. Les lois ont ensuite cependant évolué. A la Renaissance, Les Européens redécouvrent l’art de l’Antiquité ce qui provoque un retournement de situation et l’homosexualité est de nouveau acceptée dans certains pays. Le jugement de l’Église contre les homosexuels n’a pourtant pas changé : ils restent contre l’homosexualité.
Le XVII et le XIXème siècle :
Durant ces deux siècles, le monde va être partagé entre les États qui améliorent la situation des homosexuels, ceux qui ne font rien et ceux qui les rendent encore plus stigmatisés. Les actions en faveur des homosexuels sont pourtant majoritaires. Ainsi certaines lois sont créées en faveur des homosexuels :
En 1798 Napoléon dépénalise les relations entre personnes de même sexe d’avantage en réaction au pouvoir de l’Église plutôt que par soucis de protection des homosexuels.
En 1813 la Bavière dépénalise les relations homosexuelles.
En 1848 la peine de mort en Angleterre face à l’homosexualité est remplacée par la peine de prison à vie.
En 1885 en Angleterre la peine de prison à vie face à l’homosexualité est remplacée par une peine maximale de deux ans de travaux forcés.
En 1897 la fondation du comité scientifique humanitaire qui lutte contre les discriminations auxquelles sont confrontés les homosexuels est crée.
XXème siècle :
L’homosexualité continue à être de plus en plus acceptée sauf en Allemagne ou les personnes de haute fonction sont obligée de démissionner pour cause d’homosexualité ce qui déclenchera une grande vague d’homophobie. En 1917 Lénine dépénalise les actes homosexuels.
Hirschfeld, organisa des réunions et qui enfin récolta 6000 signatures en faveur de l'abolition d'une loi contre les homosexuels. Les nazis empêchèrent l’abolition de cette loi, rendirent les institutions homosexuelles illégales et déportèrent des milliers d’homosexuels lors de la seconde guerre mondiale. Ils étaient alors marqués d’un triangle rose, symbole qu’ils rependront plus tard pour s’identifier. Hitler renforce en 1933 le paragraphe 175 qui réprime l'homosexualité.

Nombreuses sont les lois qui visent à assurer l'intégration sociale et l'égalité de traitement des couples homosexuels. Le débat en cours en France est celui du mariage et de l’adoption pour les homosexuels.
B)L'homosexualité aujourd'hui en France et dans le monde
Une dimension internationale de l'homophobie :
Certains États ne restent tout de même pas favorables à l'homosexualité. En effet, 40 États dans le monde punissent cette orientation sexuelle. 9 pays maintiennent encore la peine de mort face à cette homosexualité.
En Autriche, la discrimination face aux homosexuels est réelle. En effet, elle donne la majorité sexuelle aux hétérosexuels et aux lesbiennes à 14 ans et à 18 ans pour les gays.
Aux États-Unis des lois « anti-sodomie » existent encore aujourd'hui. De plus le FBI a également montré que les violences faites sur les bisexuels, les homosexuels ou transsexuels sont de plus en plus nombreuses L'agence nationale signale1317 « crimes de haine » en 2000 dont 17% sont des homicides commis sur la base de l'orientation sexuelle. (« un assassinat pour homophobie perpétré tous les deux jours dans le monde. »).
Les États les plus touchés sont les États-Unis, le Mexique et le Brésil (34% des victimes y sont transsexuels)
La Namibie a connu de graves dérapages en mars 2001. En effet , le président Sam Nujoma a ordonné aux forces de l'ordre « d’arrêter chaque homosexuel qu'il est possible de repérer et de repérer et de l'éliminer de la surface de la Terre. »
Les homosexuels après avoir souffert pendant de nombreuses années d’exclusion commencent à avoir une reconnaissance de la part des États et des hétérosexuels. Les populations commencent à perdre leurs stéréotypes et certains aiment même se faire passer pour des homosexuels sans l’être (les métros sexuels). Cependant il reste encore de nombreux stéréotypes et certains pays punissent les relations homosexuelles de prison (comme la Bosnie par exemple).
L'homosexualité aujourd'hui :
Aujourd'hui les homosexuels revendiquent le statut que la société leur donne. Ils n'acceptent plus d'être seulement jugés par rapport à leur orientation sexuelle. En effet le mot «homosexuel» réduit l'homme à une caractéristique de sa sexualité. Certaines personnes refusent donc ce mot déclarant que leur vie privée doit rester privée.
Des lois sont également misent en place pour protéger les homosexuels. Les peines encourues lors d'une infraction dû à l'orientation sexuelle de la victime sont aggravés.
Une interview trouvée dans le livre de Pierre Verdager illustre la vie en communauté homosexuelle :
« Je pense que la communauté c’est bien parce que quand il y a minorité il est nécessaire de se rapprocher pour se sentir fort et solidaire… Je pense que c’est bien à un certain moment dans sa vie, quand tu es complètement paumé de se raccrocher à quelque chose et à des gens qui sont pareils que toi, c’est important d’avoir une communauté gay et lesbienne. Bon, ça, c’est le premier aspect. Le deuxième aspect, je pense que c’est grâce à la communauté homosexuelle qu’on fait avancer les idées et les mentalités. C’est par le combat…[…] Je pense vraiment que c’est par des mouvements gays ou lesbiens qu’on arrivera peut-être à faire pencher la balance du bon côté de la compréhension et de l’acceptation. Donc c’est important qu’il y ai une communauté. Bon après je n’aime pas la communauté ghetto, c'est-à-dire que l’on reste toujours dans le même milieu, avec les mêmes gens, on ne veut pas voir le reste, ça aussi c’est de couper en partie de l’humanité. Et ça, je pense que c’est le travers d’une communauté très fermée, je ne dirai pas « secte », mais de gens qui deviennent eux-mêmes intolérants quelque part. La communauté dans le sens pour faire avancer les idées politiques : oui, la communauté ghetto : non. »
Chaque homosexuel adopte donc le comportement qui lui semble le plus adapté (vivre comme tous les hétérosexuels au risque de se sentir rejeté mais de se sentir égal à tous les individus ou se réfugier dans une communauté où tous les Hommes seront comme eux et où ils ne seront pas rejetés.) Cette idée de « communauté » peut également être mise en parallèle avec l'idée d'exigence de singularité qui existe aujourd'hui. Les homosexuels désirent donc eux aussi se retrouver avec des individus comme eux. Pourtant le projet de construire une identité gay peut être lui même suspect. Cette identité n'est-elle pas elle même exclusive ? Si les hétérosexuels ne sont pas acceptés dans ces communautés homosexuelles comment les homosexuels peuvent-ils être acceptés au sein des hétérosexuels ?